Le vent soufflait fort sur Istanbul, charriant avec lui la froideur d'un hiver impitoyable.
Firuze marchait d'un pas rapide sur le pavé mouillé, ses chaussures claquant contre le sol alors que la pluie menaçait de tomber.
Ce soir-là, elle n'aurait jamais imaginé que sa vie basculerait.
Son téléphone vibra dans sa poche, et lorsqu'elle le sortit, le nom de son frère, Faruk, s'afficha à l'écran.
— Firuze ! Papa... Ils emmènent papa !
Son cœur manqua un battement.
—Quoi ?!
Elle se mit à courir, son souffle devenant saccadé sous l'effet de la panique.
Lorsqu'elle arriva devant leur maison, elle vit les gyrophares des voitures de police illuminer la nuit d'une lueur bleutée. Une foule de curieux s'éta ssemblée autour de la scène.
Au centre de ce chaos, son père, Yusuf Aladag, se tenait menotté entre deux policiers.
- Non, laissez-le ! cria Firuze en se précipitant vers eux.

Mais un officier la retint.
- Madame, restez en arrière.
— Mon père n'a rien fait ! Vous faites une erreur !
Yusuf tourna la tête vers elle, son regard rempli d'amour et de tristesse.
- Firuze... ne te bats pas pour moi, murmura-t-il doucement.
Mais elle n'écoutait pas.
— De auoi l'accusez-vous ?!
Un homme en costume s'approcha d'elle avec un air grave. C'était un procureur.
— Votre père est accusé de négligence criminelle ayant conduit à l'effondrement d'un immeuble. Il est responsable de la mort de plusieurs personnes.
Firuze sentit le sol se dérober sous ses pieds.
- Non... c'est impossible...
Elle vit son père être poussé dans la voiture de police, ses yeux emplis d'incompréhension.
Et puis, il disparut.
Ce fut le début de son combat.