Chapitre 19 - Vient la douleur opportune

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Vendredi 15 Décembre 2017
A 15h15

     Aujourd'hui, c'est en avance que la malédiction s'en est prise à nous, hélas. En avance de cinq minutes sur le temps normal. Et ça ne fait pas particulièrement plaisir.

     C'est Alizée qui y a succomber, cette fois. Elle s'est faite interrogée, elle allait répondre et nous a quitter d'une brusque crise cardiaque. Laurie, sa meilleure amie, ne sait plus quoi faire, tant elle est choquer. Elle est en larmes, surtout.

     La prof ne sait pas comment régir et m'envoie aux salles de sciences, demander conseil à mes trois amis. Je vais donc en salle 122 et j'y trouve Alice en train de lire le journal. Je suis essoufflée, dans l'encadrement de la porte, et elle me demande en se levant:

_ Ta prof de français vous a laisser sortir en avance? 

_ Non. La malédiction nous a toucher en avance. Elle m'a envoyer te demander quoi faire.

     Ma vue se brouille, j'ai du mal à respirer, je commence donc à marcher lentement, comme d'habitude quand je fais une crise de ce genre et la sonnerie annonçant la récréation donne la fin de l'heure.

     Je jette un regard à ma gauche et c'est Benoît qui entre dans la salle, à ma plus grande surprise. Il ne cherche pas à me pousser pour passer et reste patient quand il voit que je fais une crise.

     Trois minutes plus tard, je suis enfin calmée et Alice me demande d'un air inquiet en venant vers moi:

_ Qu'est-ce qu'il s'est passer?

_ Crise respiratoire. Ça m'est déjà arriver, je sais comment m'y prendre, pas de panique. Et donc, que faire? Parce que je venais pour une raison bien précise. Lui dis-je en souriant.

_ Appelez une ambulance qui constatera le décès et qui préviendra la famille. C'est simple.

     Je la remercie, fonce au rez-de-chaussé et ouvre la porte de la salle de français à la volé. Je me fige sur le seuil en voyant Christian aux côtés de ma défunte camarade.

     J'avance donc vers lui, sans vraiment afficher d'expression particulière, me retourne quand je suis à son niveau et finis par dire à la prof quand je plonge mon regard dans le sien:

_ Il faut appeler une ambulance. Les médecins constateront le décès et préviendront la famille. Voilà les instructions qu'on m'a chargée de transmettre.

     La prof s'exécute et je prends conscience qu'hormis elle, Laurie, Christian et le corps sans vie de ma camarade, je suis seule dans la salle.

     Quand elle raccroche et qu'elle nous signale que l'ambulance va arriver, je m'approche du bureau et remarque une liste de classe. Celle de ma classe. Je reste figée en lisant les noms barrés. Tout comme je remarque que l'on devait être une classe à 33 élèves à l'origine et que deux ont préférés changer de classe, de filière ou même de lycée.

     Je note rapidement les noms pour faire des recherches sur le sujet et peut-être les rencontrer. Je chercherais des réponses à mes questions et je les aurais peut-être. Du moins, j'ose espérer.

     Je m'installe à la place face au bureau et demande à la prof sans qu'elle s'y attende:

_ On a commencer l'année avec deux élèves en moins, n'est-ce pas?

_ C'est pas le moment... Me reproche-t-elle.

_ Mes camarades succombent un par un à la malédiction. J'ai déjà tenter d'en finir et je cherche des réponses pour arrêter ce massacre une bonne fois pour toute puis vous dites que c'est pas le moment? Quelle prof êtes-vous pour dire une chose pareille?! Vous ignorez ce que l'on traverse alors répondez!

_ Hana, calme-toi. Me dit Christian d'un air froid.

     Je lâche un rire nerveux, Laurie est toujours en train de pleurer, une ambulance se gare dans la cour et deux médecins en sortent. Ils prennent le corps d'Alizée et l'emmène je ne sais où précisément. Et c'est à ce moment-là que la prof décide de me répondre:

_ Ils m'ont dit qu'ils préféraient éviter toute prise de risques sans me dire la véritable raison. J'ai donc accepter la demande qu'ils ont fait pour changer de classe, d'établissement ou même de filière. Ils sont en S, désormais. Et tout ça s'est passer une semaine avant la rentrée, bien entendu.

_ Vous voyez quand vous voulez. Lui dis-je en souriant.

     Je tourne le regard vers Christian, qui est surpris, et la prof me précise dans ce silence devenu habituel et pesant avec ce qu'il se passe à cette heure fatidique:

_ Ils sont en première S5. Se sont Clara et Melvin, les concernés dans cette classe. Ils sont souvent tous les deux dans la cour...

_ Et en classe comme en TP. Continu mon ami d'un air grinçant.

     C'est mauvais signe si il est comme ça. Il s'est forcément passer quelque chose. Mais je ne compte pas lui demander si c'est pour avoir droit à une mauvaise remarque de sa part.

     Melvin et Clara... Je pensais que j'aurais eu plus de mal à savoir qui avait changer de classe. Mais finalement, c'était un jeu d'enfants et je remarque qu'il va falloir que je les interroge dans la journée mais ça risque d'être compliquer puisqu'il nous reste deux heures. Sauf si un miracle se produit, j'aurais beau espérer.

     Quoique...

     Contre mon attente, Christian s'avance vers moi et me demande gentiment:

_ Tu veux leur poser quelques questions?

_ Oui, pour tenter d'en savoir plus.

_ Alors tu te feras ce plaisir jeudi. Directement en arrivant à 8h30, vient me voir en 122, je te prendrais dans ma salle avec les S5.

     Je le remercie d'un sourire, la sonnerie nous indique la fin de la récréation et il retourne sur la galerie, comme à son habitude. Je retourne à ma place et la classe entre en faisant un bazar pas possible, comme d'habitude.

     Je suis sur les nerfs par leur faute alors je me lève en tapant du poing sur la table et en hurlant pour me faire entendre dans le bruit:

_ Fermez-là un peu! Ayez une pensée pour ceux qui nous ont quitter et respectez les endeuillés! Vous vivez comme si vous n'avez pas peur d'être les prochains alors que je sais que c'est tout le contraire! Ayez un minimum de respect et soyez silencieux au moins pour cette heure-ci, c'est tout ce que je demande!

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