vingt-cinq

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MAISON GRIEZMANN

CAROLINA PEREZ

18 JUIN 2017


À Lukas, 10h58 : « A quinze heures chez Elena et Nikolas ? »

De Lukas, 11h11 : « J'y serais, merci. »





C'était bref et court, mais c'est mieux comme ça. J'ai pas arrêté de réfléchir cette semaine, de tenter de me raisonner, de prendre une décision comme l'aurait fait un adulte et j'ai pas mal discuté avec Antoine à propos de George et Miranda. Je ne suis pas prête à leur pardonner et ça ne risque certainement pas d'arriver un jour, mais peut-être qu'il faut que j'aille de l'avant et tente de passer au-dessus de ces histoires pour la fin de la vie de George.





Tu m'appelles si ça se passe mal, d'accord ?

Anto, si j'ai demandé à mon frère de le voir chez Elena, c'est bien pour que ça ne dégénère pas.

On ne sait jamais.





Je me mets derrière lui et passe mes mains autour de son torse pendant qu'il prépare le repas. Je pose ma tête sur son dos et je sens ses muscles se détendre. Durant nos discussions, il m'a bien fait comprendre qu'il n'appréciait pas George même s'il était pour l'idée que je m'explique avec lui avant que sa soi-disant maladie l'emporte.





On dirait une de ces scènes de film à l'eau de rose, fait-il remarquer avec un ton moqueur.

On est gnian-gnian, tu trouves ?

Légèrement.

Bruh.





Je me détache de lui pour prendre mes distances et il se retourne, arquant un sourcil comme pour me demander ce que je fais.





Je veux pas tomber dans ce genre de cliché.

M'en fiche, approche.

Et pourquoi ?

Approche, Perez.





C'est à mon tour d'arquer un de mes sourcils, ne comprenant pas pourquoi il me demande de m'approcher. Une fois chose faite, il pose ses mains sur mes hanches et approche doucement ses lèvres des miennes avec une lenteur abominable. Il sait qu'il m'énerve quand il fait ça ! N'en pouvant plus d'attendre, je prends son visage dans mes mains et scelle nos lèvres. Je le sens sourire durant notre échange. Ses mains glissent jusqu'à mes fesses pour qu'il me fasse quitter le sol et me pose sur le meuble de la cuisine.





J'espère que t'as pas l'intention de nous faire tourner un film X.

Tu ne serais pas partante ?

Va faire tes coucheries ailleurs.





Je lui donne un gentil coup de poing dans l'épaule, le faisant rire. J'attrape le col de son t-shirt, écarte mes jambes et l'approche de moi en tirant un peu sur son vêtement. Nos lèvres trouvent rapidement leur chemin jusqu'à l'une et l'autre. Mes mains passent sous son maillot, remontant peu à peu jusqu'à son torse.





Tu penses pas que c'est plutôt toi qui a envie de tourner un film porno là ?

Du tout.

J'aurais bien voulu terminer nos petites affaires, mais Nolan est juste dans la pièce d'à côté et je n'ai pas vraiment envie qu'il nous surprenne en plein ébat.

Évidemment, t'as bien trop peur qu'en voyant la taille de ton engin minuscule, il se fiche de toi, me moquais-je. Je peux comprendre. Ta virilité en prendrait un bon coup.

Mais quelle garce t'es.





Je le pousse et descends du meuble en embrassant sa joue. Ce sera pour toutes les fois où il devient insupportable avant de dormir.








APPARTEMENT ELENA

CAROLINA PEREZ





Je suis assise dans la cuisine avec Nikolas qui est clairement en train de se foutre de moi, littéralement. Excusez-moi de me ronger les ongles parce que je suis nerveuse, hein. Habituellement, je n'aurais eu aucune raison d'être stressée car j'allais revoir mon frère, mais aujourd'hui, c'est une toute autre chose. Je ne veux pas que notre relation se dégrade encore plus. Je veux juste retrouver Lukas, mon frère, celui avec qui il n'y a aucun problème.





Tu vas finir par ne plus avoir d'ongles du tout, me fit remarquer Elena. Arrêter d'angoisser, on est là s'il y a un problème.

Et si ça se passe mal ? Comment on va faire hein ? Comment je vais faire pour continuer ma petite vie sans Lukas ?

Tout va s'arranger, comme toujours.





Ils sont bien gentils de vouloir me rassurer, mais ça ne fonctionne pas vraiment. Lukas est l'une des personnes à laquelle je tiens le plus. J'ai besoin de lui dans ma vie, j'ai besoin de l'avoir à mes côtés lorsque je prends des décisions. J'ai besoin de Lukas.

     La sonnette retentit dans l'appartement et je n'ai qu'une envie, c'est de disparaître. Chose complètement débile puisque je veux qu'on s'explique pour que ça s'arrange. J'entends la voix de mon frère à l'entrée, puis des pas s'approcher. Elena apparaît avec Lukas à ses côtés.





Nous on va dans nos chambres. Evitez de vous crêper le chignon, d'accord ?





Elle et Nikolas disparaissent pour nous laisser seuls. Le silence est roi. Je suis gênée de l'avoir en face de moi et je pense que c'est la même chose de son côté puisqu'il hésite à parler ou même à s'asseoir autour de la table.





Je ne veux pas que tu me forces à quoi que ce soit, on est d'accord ?

Je n'ai jamais voulu te forcer, Caro, juste t'informer et te donner des arguments.

Des arguments pour me convaincre, pour que je m'apitoie sur le sort de George et que j'aille le voir. Pour moi, c'est comme me forcer. Encore plus lorsque tu te décides de m'harceler.

Ce n'était pas intelligent de ma part, je sais, mais tu ne me répondais jamais.

Peut-être parce que je savais que tu allais me rabâcher encore les mêmes choses, non ?





Il sait que j'ai raison et il ne le cache pas vraiment. Il se redresse sur la chaise dans laquelle il a prit place un peu plus tôt.





Ecoute juste ce que j'ai à te dire, okay ? Je lui fais signe de continuer. George est malade. Il va mourir dans quelques semaines. Il ne lui reste que deux mois. Je sais que tu ne le portes pas dans ton cœur et c'est la même chose pour moi, mais tu ne penses pas que tu pourrais faire un effort et mettre de côté ta haine et ta rancune pour juste passer un peu de temps avec lui ? Je ne te demande aucunement de lui pardonner, parce que je sais que tu ne pourrais pas, m'avoue-t-il. Je te connais, Caro. Mais juste essaye de le voir une fois. Si ce n'est pas catastrophique et que tu en as envie, tu pourrais peut-être le revoir. Et si vraiment, c'est horrible, tant pis. Je te demande simplement ça.





Mais le problème, c'est que je ne sais pas si je pourrais le voir. Je ne sais pas si j'en serais capable, si j'y arriverais. Je ne sais pas si je pourrais regarder dans les yeux cet homme qui a tant fait souffrir ma famille. Je ne sais pas et je sais que le temps est compté.





Si vraiment ça ne va pas, tu me promets que tu arrêteras de me parler de lui, de l'amener dans nos conversations, de faire en sorte que je le vois ?

Je te le promets.

Je peux peut-être y réfléchir alors, un sourire apparaît sur son visage. Je veux pas que tout empiète sur notre relation...

Je sais, j'ai fait le con en te saoulant et je suis désolé.





Je le vois se lever de la chaise et s'approcher pour me tendre sa main. Je le regarde quelques secondes avant de me lever et de la prendre. Il m'approche de lui et je finis dans ses bras. Je niche ma tête dans son cou et hume son odeur en le serrant de toutes mes forces contre moi. Je veux tellement pas le perdre...





Pas que tu m'étouffes, mais un peu quand même.

Oups ?





Je m'écarte et je le vois sourire de toutes ses dents. Il ne tarde pas à venir m'ébouriffer les cheveux comme il le fait souvent. Je vois qu'il n'a pas changé pendant ces quelques semaines.





Maintenant qu'on a fait la paix, t'as intérêt de venir à la maison parce qu'Adam n'arrête pas de te réclamer.

Il m'aime, qu'est-ce que tu veux ? Sa marraine lui manque, c'est tout.

Je vais te faire redescendre sur Terre toi.

C'est la vérité, mon petit, la vérité.








MAISON GRIEZMANN

OMNISCIENT

20 JUIN 2017


                    

Les deux amants se trouvaient dans la baignoire de la salle de bain. Carolina avait laissé sa tête se poser sur le torse de son compagnon tandis que celui-ci avait les bras le long des rebords de la baignoire. La nuit était tombée depuis un petit moment déjà. Le footballeur était rentré de l'un de ses matchs et il profitait avec la brune du fait qu'aucun des deux devait se rendre au travail ou à l'entraînement le lendemain.





On part la dernière semaine de juillet.

Comment ça ?

Tu sais, je t'en ai parlé l'autre jour. Avec certains gars de l'équipe, on voulait partir tous ensemble avec nos familles, mais c'était pas sûr, lui rappela-t-il.

Hum et donc ?

Si on veut partir, il faut peut-être que tu penses à poser ta semaine, non ?

Vous y allez en famille 'toine.

Tu fais partie de ma famille, Caro.

Ah oui ?

Evidemment. Il prit son menton entre ses doigts pour lui faire tourner le visage vers lui. C'est toi, Carolina. C'est toi que je veux, c'est avec toi que je veux être donc oui, tu fais partie de ma famille. Tu l'es avec Nolan.





La jeune femme se tourna complètement pour faire face au châtain et vint lentement déposer ses lèvres sur celles de son compagnon. Ses mains vinrent trouver leur place dans la chevelure du footballeur tandis que celui-ci avait posé ses mains sur les hanches de la kinésithérapeute. Leur tendre baiser prit fin lorsqu'ils manquèrent d'oxygène.

     Ils sortirent après un long moment de tranquillité du bain. Antoine était déjà dans la chambre tandis que la brune enfilait un t-shirt de son amant. Elle le retrouva dans la pièce et le découvrit allongé sur le ventre au-dessus des couvertures du lit. Elle grimpa sur le matelas et vint s'asseoir sur le bas du dos du tatoué.





Qu'est-ce que tu fais ?

Tais-toi.

Mais... Mhh...





Elle l'avait coupé en commençant son massage qui était son idée de départ en venant prendre place sur son corps. Ses mains s'activaient sur le dos de son homme, descendant jusqu'en bas de son dos, puis remontant jusqu'à ses épaules. Le Français s'était tut, fermant les yeux pour profiter de ce massage improvisé. Elle laissait ses mains passer sur la peau du châtain, pressant et appuyant à certains endroits plus que d'autres. Elle se pencha finalement vers le cou du numéro sept .





Merci, souffla-t-elle.

Pour quoi ?

Merci de m'avoir sauvé.





Antoine se retourna tout en faisant attention à ne pas faire tomber l'Espagnole et s'assit correctement dans le lit. Il fit passer les jambes de la jeune femme de chaque côté de son corps et la rapprocha. Il la regarda un instant, détaillant chaque recoin de son visage. Il s'approcha d'elle, sa main faisant des gestes circulaires sur la cuisse de la brunette. Il vint presser ses lèvres sur celles de Carolina, sa main libre venant se déposer sur la joue de la jeune femme.

    Ils s'allongèrent après un petit moment dans le lit et éteignirent les lumières. La kinésithérapeute avait posé sa main dans le dos de son compagnon qui dormait sur le ventre, son visage tourné vers sa bien-aimée.


« Il y a encore quelque temps, je n'aimais plus le monde dans lequel je vivais. Et tous ces gens autour de moi... Et l'inertie de mon existence qui se dérobait sous mes pas sans que je puisse l'en empêcher... J'avais l'horrible impression d'être dans une pièce pleine de monde et j'avais beau hurler comme une folle, il n'y avait personne qui se souciait de moi. Désormais, j'aime ce monde. J'aime ce monde avec lui, avec cet homme qui m'a sauvé sans s'en rendre compte. »

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