11. « Et plus si affinités »

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15 mars 2016 — Point de vue de Maggie



Où est-ce que j'ai bien pu mettre ce fichu appareil ? Vingt minutes que je suis à la recherche de mon précieux appareil photo et je ne l'ai toujours pas trouvé. Il n'est ni posé sur mon bureau, ni au-dessus de mon dressing et ni dans mon placard dans le coin de ma chambre. Où est-ce que j'ai bien pu le mettre ? La dernière fois que je l'ai utilisé, c'était pour prendre des photographies dans le parc en face de l'appartement. Qu'est-ce que j'en ai bien pu en faire après ? J'ai besoin d'une pause. C'est quand je ne le chercherai pas que je le trouverai, comme toujours.

Mon portable affiche onze heures trois et mon ventre gargouille déjà. Je n'ai pas pris mon petit-déjeuner ce matin. J'aurai peut-être dû en fin de compte, mais sur le moment, je n'avais pas appétit. Je mets mes baskets et prends mon sac à main avant de quitter ma chambre. J'enfile ma veste accrochée au portemanteau dans le hall de l'appartement et sors de ce dernier en prenant soin de le fermer à clé. Je sors de l'immeuble et me dirige vers la boulangerie au coin de la rue. J'en ressors quelques minutes plus tard, une baguette à la main. Je me rends à la petite épicerie à quelques centaines de mètres de mon appartement. J'ai l'habitude d'y venir pour mes courses. C'est petit et près de mon logement, parfois pour moi. J'entre dans l'épicerie et salue d'un simple mouvement de tête la caissière. Liste des choses à acheter en tête, je me dirige vers les rayons. Je prends ce dont j'ai besoin et les mets dans le panier que j'ai pris en entrant. Alors que je m'apprête à prendre de la lessive, je sens mon portable vibrer dans ma poche de jean. Je ne peux m'empêcher de lâcher un sourire de satisfaction en voyant le nom de la personne qui essayer de me joindre.


— Tu as perdu.

— Oh la ferme, Veber.

— Tu es un de ces mauvais perdant, Antoine.

— Mais je croyais que tu n'allais jamais m'appeler aussi.

— Ne tente pas de trouver une excuse, ça ne marche pas avec moi, déclarais-je, prenant de la lessive.

— Je m'ennuie dans cette fichue chambre. Et sortir dans Paris alors que je ne connais presque rien ne m'enchante pas. Je risque de me perdre et de me faire kidnapper.

— Alors je suis ton passe-temps, c'est ça ?

— Et plus si affinités.

— Tu me fatigues.

— Je t'avais prévenu, non ? Il rit légèrement.

— Oui, mais je ne pensais pas que c'était à ce point. Qu'est-ce que tu veux faire ?

— Tu es mon guide, à toi de choisir.

— Tu as déjeuné ?

— Il est onze heures et demi, Maggie.

— Oui et bien, on sait jamais, enchéris-je. On commande chinois et... Attends que je réfléchisse.

— Je patiente, ma chère.

— Tais-toi, blondinet.

— Je ne suis pas blond, mais châtain clair !

— Je croirais entendre une fille-là.

— Tu n'es pas gentille avec moi.

— Je fais déjà l'effort d'être le guide d'un pauvre français qui n'a jamais visité la capitale, alors bon...

— Et sinon on fait quoi aujourd'hui ?


Il n'est pas croyable. Bien qu'il puisse légèrement m'agacer, je ne peux m'empêcher de l'appréciais. Il arrive à mettre un peu de joie dans ma journée et c'est certainement grâce à cela que j'aime passer un peu de temps avec lui. On ne se connaissait pas avant le décès de Max alors c'est peut-être pour cela que j'oublie les événements dramatiques qui me sont arrivé lorsque je suis en sa compagnie. Il ne me rappelle aucun de mes mauvais souvenirs, alors je peux profiter de nos moments ensemble sans penser à ces quatre dernières années. En fait, au lieu de me remémorer mon passé et les douloureux souvenirs, il en créé des plaisants à se rappeler.


* * * * *


La sonnette retentit dans l'appartement. Je me hâte à la porte d'entrée, posant la télécommande de la télévision sur la table basse du salon. Lorsque j'ouvre la porte, je découvre un Antoine souriant comme toujours. Je lui fais signe d'entrer, ce qu'il fit, déposant par la même occasion un baiser sur mes joues. Je le guide jusqu'au salon et nous partons dans une discussion totalement banale, parlant du fait qu'il ait perdu et qu'il va recevoir un gage, mais aussi de la capitale française. Il a vraiment besoin de plus visiter Paris. Nous commandons chinois et l'homme au téléphone annonce que notre commande sera livrée dans quarante minutes.


— Alors on fait quoi de notre incroyable journée, mademoiselle le guide ?

— Une balade dans le parc Monceau ?

— Pourquoi pas.

— À moins que tu aies une super idée.

— Du tout, déclare-t-il. Des fois, j'aimerais rester plus longtemps et visiter.

— La capitale n'a rien de si extraordinaire quand on y vit.

— Je ne parle pas que de Paris, mais de toute la France. Je suis parti à treize ans en Espagne et je crois que je connais mieux le sol espagnol que mon pays natal.

— Si tu es parti si tôt, c'est tout à fait normal, le rassurais-je.

— J'ose croire que c'est le cas. Enfin, j'aurais au moins visité le Louvre avant de repartir.

— Tu retournes quand en Espagne ?

— Mon vol est dans la nuit de demain à jeudi. Mais je reviens début mai pour l'euro.

— J'avais complètement oublié que c'était cette année.

— Tu vas regarder, j'espère.

— Je verrais ça.

— Au moins pour moi.

— Tu n'es pas le centre du monde, hein.

— Tu viens de briser mon cœur en mille morceaux. Il pose sa main sur son cœur.

— Ils se recolleront très vite, j'en suis certaine.


Nous continuons de discuter pendant un long moment. Ce fut la sonnette de mon appartement qui nous coupa. Le livreur. Je paye ce dernier et le remercie avant de fermer la porte. Ce fut bref. Je retourne au salon et dépose la nourriture sur la table basse. Nous reprenons notre discussion sur notre vie professionnelle. Antoine a une de ces façons de parler du football qu'on est obligé d'aimer ce sport. Il en parle comme si c'était la plus belle chose au monde. Ses yeux pétillent en racontant un moment marquant, une victoire. On dirait un enfant qui ouvre ses cadeaux à noël.

Après avoir terminé notre repas, le sportif s'éclipse pour aller aux toilettes. J'en profite pour mettre nos déchets à la poubelle et nettoyer la table basse. Je sais où il est ! Je me dirige au pas de course vers la pièce en face de ma chambre et entre. Je parcours la pièce des yeux et vois ce que je cherche depuis ce matin : mon appareil photo. Il est posé sur le lit. La dernière fois que je l'ai allumé ce n'était pas au parc, mais dans cette pièce pour regarder les photos que j'avais de mon meilleur ami et moi.


— Maggie ?

— Oh excuse-moi, je ne t'avais pas entendu.

— Tu pleures ? Je n'avais pas remarqué qu'une larme s'était échappée.

— Ça va, ne t'inquiètes pas.

— Si tu veux parler, je suis là, tu le sais.

— C'est la chambre de Max, enfin, c'était.

— Oh.


Je me dirige vers Antoine et le fais sortir de la chambre en fermant derrière nous. « Aller, au parc, monsieur le sportif. » J'enfile ma veste et le blond fait de même. Nous quittons mon appartement et rejoignons à pied le parc Monceau. Après une quinzaine de minutes de marches, nous arrivons devant le parc. Nous passons l'entrée et nous nous dirigeons vers le petit lac. J'aime bien ce parc. Il y a beau avoir pas mal de monde, c'est toujours calme. Évidemment, des enfants jouent et font un peu de bruit, mais rien de gênant. Je trouve que ce parc et vivant et rempli de gaieté. C'est certainement pour ça que je viens souvent.


— Je peux te poser une question ?

— Oui, bien sûr.

— Il y avait quoi entre Max et toi ?

— Comment ça ?

— Je ne sais pas, j'ai l'impression qu'il y avait plus que ce que tu dis.

— Si on était en couple ? Il hoche positivement la tête. Non. Il était seulement mon meilleur ami que je considérais comme mon propre frère. Rien de plus. Et même s'il y avait pu se passer quelque chose entre nous, on se serait stoppé.

— Pourquoi ça ?

— Tu te rappelles de Tim ?

— Le gars qui conduisait la voiture lors de l'accident, c'est ça ?

— Oui, c'est ça. On est sorti ensemble, mais il a toujours cru qu'il y avait quelque chose entre Max et moi. Chose complètement fausse, tentais-je d'expliquer. On a rompu à cause de ça malgré mes nombreuses intentions de lui faire comprendre qu'avec mon meilleur ami, il n'y avait rien de plus que de l'amitié. Alors me mettre avec Max, je n'aurais pas pu. Ça aurait été un manque de respect envers Tim

— Tu sais que ta vie est quand même compliqué ?


Oh oui, je le sais. Mais j'ai appris à vivre avec toutes les malheureuses mésaventures que j'ai croisées sur ma route. Je vis désormais avec les regrets de ne pas avoir fait attention à certaines personnes qui m'étaient chères et à toutes les choses que je n'ai pas pu faire et dire à mes proches. Les regrets, je connais. Et même si on dit qu'il ne faut pas vivre avec des regrets, je n'y parviens pas. J'en aurais toujours. J'aurais toujours le regret de ne pas avoir empêché Max d'aller à ce match cette fameuse soirée-là.


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yoooo ! bon okay, ce chapitre n'est vraiment pas top, je vous l'accorde, mais il est plus long que les autres ! Que pensez-vous de la relation entre Antoine et Maggie ? Vous aimez ?

Laissez votre avis sur le chapitre please


« les meilleures chansons sont celles [...] qui à nouveau vous brisent le cœur »

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