OS 39 : Confinement - Terraink

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Je l'avais écrit quand la date de la fin du première confinement avait été annoncée...puis je l'ai zappé. Maintenant que la confusion va être plus grande avec le reconfinement (pourvu qu'il n'y ait jamais de rereconfinement), le voilà !

Ça y était. Enfin. Après plusieurs mois, à tromper l'ennuie et le manque, le confinement était enfin fini. Fini les plats réréchauffés. Fini les séries vues et revues. Fini les facetames ratés.
Et surtout.
Fini de le vouloir. Fini de le vouloir à ses côtés.

Thomas était ivre de joie. Le 11 mai était enfin là. Il allait pouvoir retrouver Damien. Le voir. Lui sourire. Le sentir. Le toucher. Il ne voulait qu'une chose : se blottir dans ses bras.

Dès que la date du confinement avait été annoncée, les deux amants, les deux amis, avaient attrapé leur téléphone pour fixer un rendez-vous. Une heure et un lieu où ils pourraient revoir l'autre.

Ils n'arrivaient même pas à comprendre comme ils avaient fait pour avoir tenus loin de l'autre, au début de leurs relations, quand ils étaient adolescents et que leur amitié était virtuelle.
Mais une chose était sûr, c'est que cela n'était plus possible. Rester aussi longtemps loin de l'autre était un véritable supplice.

Thomas regarda par la fenêtre. Il faisait beau, un vent léger et doux faisait voler les feuilles. Un simple tee shirt et une veste feraient l'affaire. À la recherche d'un blouson à se mettre, ses yeux petillèrent et un sourire se fendit sur sa bouche, quand il trouva une veste bleu sur son lit. Son doudou pendant la période confinée. Ou plutôt, pour être plus exact, la veste en jean de Terra.

Le grand brun lui avait donné, se doutant que le confinement ne devrait pas tarder à être annoncé, en lui disant qu'une partie de lui même resterait avec lui, malgré la distance.

Le bouclé avait voulu lui donner quant à lui une écharpe qu'il portait durant ce fameux mois de mars. Même s'il ne la mettait pas aussi souvent que le haut en jean pour le grand, il savait la symbolique de donner une écharpe à son amant.

Une fois que le confinement avait été annoncé et mis à exécution, à peine quelques jours plus tard, le bouclé avait filé attraper le cadeau de Terracid, et avait reçu une photo de ce dernier, l'écharpe dans ses bras et son nez dedans, ses yeux bleus dépassant juste.
Cette photo était d'ailleurs depuis le fond d'écran de Thomas.

Il enfila donc la veste, la posant juste sur ses épaules, sans mettre les manches, et sorti de chez lui.

Après plusieurs arrêts de métro, il arriva enfin au lieu convenu. Un parc entre son appartement et celui de Damien. Un magnifique parc avec juste des allées, sillonnant les arbres de multiples natures. Il trouva un banc. Le banc. Leur banc.
En face de deux immense cerisiers à fleurs, et bordés de jonquilles.
Peu importe le monde, ce banc était toujours libre quand ils voulaient y aller. Comme par magie. À croire que le banc apparaissaient pour eux.

Il s'y assit, de son côté gauche, comme d'habitude, et sortit son téléphone. Comme à chaque fois, étant le premier arrivé, il regardait si Damien ne lui avait pas envoyé de messages. Aucune nouvelle, à part le fameux "je suis parti".
Thomas se calla au fond de la structure en bois, et leva la tête.
Depuis que les êtres humains avaient été confinés, cet endroit était plus beau de jamais. Beaucoup moins de mégots et de déchets jonchaient le sol. Un nid était même visible entre deux branches d'un des deux cerisiers. Les jonquilles semblait se tourner vers le bouclé. Il ferma les yeux et respira le parfum de printemps qui envahissait ses narines. Un frisson de bien être le pris.

Il ouvrit à nouveau les yeux, et balaya les environs du regard. Une silhouette semblait s'approcher. Il se figea. Il n'aimait pas que d'autres personnes viennent ici. Il se savait stupide, car c'était un endroit publique. Mais il ne pouvait s'empêcher de vouloir protéger cet endroit.
Mais tandis que la silhouette se rapprochait, sa carrure et les orbes bleus qui brillaient firent rougir le bouclé. Il se leva rapidement et s'approcha de l'homme.

-Je ne sais pas si c'est parceque ça fait longtemps que je ne t'ai pas vu en vrai, mais je trouve que ma veste ne t'ait jamais allé aussi bien.

Laink le fit taire en claquant ses lèvres sur les siennes.
-C'est tout ce que t'as à me dire ?
-Tu rougis encore plus qu'avant.
-Connard
-Fils d'eup

Alors qu'il posait sa tête contre le torse qu'il aimait tant, il sentir quelque chose se poser contre sa nuque. Il crut d'abord aux bras de Damien, mais compris qu'il s'agissait de sa propre écharpe, que le grand lui rendait.
Il sourit et commença à enlever sa veste en jean, quand un voix l'interrompit.
- Garde la.
- Hein ?
- Je préfère la voir sur toi que sur moi.
- Mais c'est la tienne.
- Plus maintenant. Elle te sied à merveille. Je veux me dire que tu la portes sans que je ne le sache.
- ...Tu es sûr ?
- Sûr.

Le bouclé sourit et partit s'asseoir avec son compère sur leur banc.
Comme à son habitude, Damien passa son bras gauche autour de Thomas, et pris sa main gauche dans la sienne. Et comme à chaque fois, Laink serra la grande main et appuya sa tête contre l'épaule de Terracid.
- Ce que tu m'as dit m'a fait penser à un truc.
- Qu'est ce que j'ai dit ?
- Quand tu me disais que tu voulais savoir que je portais ta veste sans que tu ne sois au courant.
- Et bien ? Où est ce que tu veux en venir ?
- J'aimerai que tu saches quand je la porte. Parceque tu me verras la prendre. Peu importe quand.
- Tu veux dire ....
- Le confinement m'a fait prendre conscience de plusieurs choses. La plus importante et la plus récurante, étant que je ne pouvais plus me passer de ta présence. Que le simple fait de te savoir près de moi me rendait heureux. J'aimerai beaucoup pouvoir me réveiller en sachant que tu es tout près. Et pouvoir me dire que ta veste n'est ni à moi, ni à toi, mais à nous deux.
- Tu voudrais qu'on emménage ensemble Toto ?
- Exactement. Tu en penses quoi ?
- ...j'en rêve. J'ai limite envie de rouler une pelle au coronas virus pour t'avoir donné cette idée.
-Je suis heureux que ça te plaise.

De sa main droite, Laink emprisonna la main libre de Terra, puis la porta sur ses lèvres.

- Moi aussi je me dis un truc.
- Quoi donc ?
- Qu'avant que l'on emménage, je pourrai déjà passer une nuit chez toi...
- T'es en chien ?
- Tu ne peux pas savoir !

Un rire cristallin suivi d'un autre rire éclatèrent. Les oiseaux s'envolèrent, gazouillant et sifflotant entre eux, faisant tomber au passage quelques feuille rose pâle sur les deux jeunes hommes, laissant les deux amoureux se retrouver après plusieurs mois séparés.

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