_ Nowait m'a dit de choisir qui de nous deux restait dans cette chambre, et qui d'elles deux venait ici.

Loona s'assit sur le lit, tandis que Manon s'asseyait à ses côtés.

_ C'est gentil de nous laisser choisir.

_ De TE laisser choisir. Elle te remercie mille fois. Elle sait que tu ne l'aimes pas beaucoup depuis que...

_ Je vous ai vu, oui.

Loona baissa la tête, et sentit glisser sur sa main, celle de son amie.

_ Peu importe. Maintenant c'est Nous, et personne d'autre.

Manon posa sa tête sur l'épaule de Loona, et soupira.

_ Oui... tu devrais aller avec elle.

_ Tu en es sûre ?

_ Je te fais confiance, et puis qu'est ce qu'on se dirait, elle et moi ? Alors que vous êtes amies, vous vous amuserez.

Loona sourit et l'embrassa sur la joue.

_ Merci ! Je t'aime.

_ Je t'aime aussi...

Manon s'assombrit.

_ Hey, qu'est ce qu'il y a ? s'inquiéta Loona.

_ Je me disais... si on ne prévient pas Mia, Sioban n'arrêtera sûrement jamais...

_ Tu crois ?

_ J'en suis sûre. Ce genre de connerie... ça reste toute une vie.

_Comment est-ce que je pourrais en parler à Mia? Elle va tellement s'inquiéter, et tu la connais mieux que moi...

_ Je ne peux pas lui en parler, Sioban t'a fais promettre de n'en parler à personne, je ne suis pas sensée être au courant. Si elle l'apprenait ça ne l'aiderait pas.

_ C'est vrai.

_ Il ne faut pas prendre ce genre de choses à la légère.

Mia ne pu s'empêcher de demander à Sioban si elle était déçue de toujours être dans la même chambre qu'elle, et celle-ci était partie sans rien dire à la salle de bain. Cette salle de bain était une véritable malédiction. Derrière la porte, elle tentait de s'excuser, la voix cassée :

_ Je suis désolée... J'ai vraiment eu l'impression que tu voulais ne plus être avec moi...

Elle entendit Sioban respirer lentement, son souffle était troublé par un sanglot retenu.

_ C'est pas le cas.

_ Tu ne voulais pas changer de chambre ?

_ Si...

Une larme coula sur le visage de Mia, et elle partie se laisser tomber sur son lit. Quelques secondes plus tard, Sioban sortit, elle pleurait.

_ S'il-te-plaît Mia...

Elle se laissa glisser à terre contre la porte.

Mia ne comprenait rien, Sioban voulait changer de chambre, mais ça n'avait rien à voir avec elle ? Ça n'avait aucun sens.

_ Mia... ?

Celle-ci leva les yeux vers elle.

_ Mia, tu m'aimes ?

...

Elle hocha simplement la tête, de peur d'avoir imaginé la question.

Sioban se leva et s'approcha d'elle... Elle essuya ses joues d'un revers de la manche, et la fixa un instant.

_ Moi aussi, chuchota-t-elle.

Mia avait tellement chaud, elle avait l'impression qu'elle allait tomber.

_ Mais... tu veux t'en aller...

_ Je ne suis pas quelqu'un qu'il faut aimer, Mia.

_ Mais c'est trop tard.

_ Pas si je partais maintenant.

_ Bien sûr que si...

Mia glissa ses mains instinctivement sur les hanches de Sioban, tout en fixant son regard dans le siens.

_ Alors... tu m'aimes ?

Des grosses larmes roulèrent à nouveau sur les joues de Sioban.

_ Il faut que je t'entende le dire... supplia Mia.

Les yeux noirs de Sioban se plantèrent alors dans ceux de Mia, avant de glisser sur sa bouche. Elle embrassa Mia comme on caresse une plume, ou une feuille d'or, comme une nécessité, une affirmation. Elle l'embrassa pour dire « je t'aime », le véritable.

Mia se serra contre elle, ses mains se faufilèrent sous le sweet de Sioban, elle était si douce.

Sioban pleurait toujours, c'était si bon, était-ce réel ? Elle baissa la tête.

_ Sioban... ?

Celle-ci l'interrogea du regard.

_ Si tu acceptes, ce sera comme ça tout le temps...

_ ... Ce que je t'ai dis, c'est vrai. Je ne suis pas quelqu'un qu'il faut aimer.

_ Je m'en fous, répondit doucement Mia.

Sioban détourna honteusement le regard. Comment lui faire comprendre ?

_ Tu me diras demain d'accord ? Demanda Mia.

Sioban hocha la tête.

Demain...

_ Oh ! Bébé ! Ça y est, Loona m'a répondu !

Bérényce haussa un sourcil en regardant Nowait.

_ Ahah, pourquoi cette tête, j'ai toujours pas le droit de t'appeler comme ça ?

_ Mh, j'y réfléchis encore. Elle a dit quoi alors ?

_ Je serai avec Loona, et toi avec Manon.

Bérényce n'était pas tout à fait ravie.

_ Tu ne vas pas... ?

Nowait vint s'asseoir derrière Bérényce, sur son lit, et lui massa les épaules.

_ C'est toi que j'aime. Je m'ennuyais à l'époque, et tu ne m'aimais pas. Enfin en tout cas ce n'était pas évident.

Elle rit un peu.

_ Je suis une femme ravie maintenant ! Et toi ?

Bérényce se retourna et lui sourit.

_ Moi de même.

_ Ahah ! J'adore ta façon de parler !

_Et moi ta façon d'embrasser...

Nowait rougit d'un coup.

_ Oh...

Elle posa ses lèvres sur celles de Bérényce.

_ Comme ça ? Chuchota-t-elle.

Bérényce secoua la tête et mordilla la lèvre inférieure de Nowait.

_ Plutôt comme ça, souffla-t-elle.

_ Oh my God...

_ Parce que tu en as un ? Se moqua gentiment Bérényce.

_ Ah oui oui, toi.

Elle lui fit un clin d'oeil, et Bérényce rit.

_ Au fait, pourquoi tu préfères qu'on dise Noway et pas Nowait ?

_ Mh, je m'appelle comme ça parce que ma mère ne m'attendait pas...Elle ne m'avait pas prévue, tu vois ? Alors je préfère m'appeler « Pas moyen » que « Non désirée ».

_ Tu n'es pas non désirée, tu es une surprise. C'est différent. Une surprise c'est agréable.

_ Tu crois ?

Bérényce sourit.

_ Tu m'es agréable.

Nowait la fit rouler sur le lit et la plaqua sur le dos en tenant ses mains.

_ Et tu n'as encore rien vu !

Bérényce détourna le regard, et Nowait se releva.

_ Hey, on a le temps... Ne t'inquiète pas. On dirait pas comme ça, mais je ne pense pas qu'à ça ! Ahah !

Bérényce prit la main de la jeune fille.

_ C'est surtout que... je ne sais pas comment...

_ C'est pas comme les cours, tout le monde le sais ça, au fond, lui sourit-elle.

_ Tout le monde ?

_ Oui, tout le monde. Ça va tout seul quand on y a va par envie.