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Nous atteignons le restaurant rapidement. C'est vrai que nous étions vraiment tout proche, il n'a pas menti. Et surtout, cela fait environ dix minutes que je suis avec lui et je suis toujours en vie et sans une seule plaie, coquard, côte fêlée ou je ne sais quoi.

Je reconnais le restaurant quand nous arrivons devant la porte. Il est au croisement de l'avenue de l'université et de la grande arcade. Je suis souvent passée devant mais je ne m'y suis jamais arrêtée. De l'extérieur, il me fait penser à ces petits restos typiques du centre ville qui se cachent dans les moindres recoins d'une rue escarpée. En regardant par la vitrine je distingue quelques tables, beaucoup semblent vides.

Oh merde c'est un repère de bandits où il pourra achever sa tâche en toute discrétion et balançait mon cadavre dans les containers à l'extérieur.

Je tente de reprendre mon calme au moment où Loïc m'ouvre la porte et me fait signe d'entrer. L'angoisse doit se lire sur mon visage.

Mon impression de l'extérieur se confirme une fois à l'intérieur. Très peu de tables sont occupées, et lorsqu'elles le sont ce sont par des couples.

Un serveur s'avance vers nous. Il porte un jean et une chemise blanche. Il a étrangement la même allure que Loïc, bien qu'l n'ait pas son charme.

Ah peut-être que Loïc travaille ici et qu'il a enfilé sa tenue de travail pour venir diner.

- Mademoiselle, Monsieur, dit-il très poliment en inclinant légèrement la tête. Son regard se porte ensuite sur Loïc.

- J'ai une réservation au nom de Loïc Dérikssen.

Dérikssen, tien ça y est je connais son nom. A moins que ce soit un faux comme son prénom.

Dérikssen, ça sonne un peu scandinave ? On est peut-être originaire du même coin ?

- Pour deux personnes, oui, suivez-moi.

Le serveur est d'une retenue inhabituelle, presque exagérée.

Loïc et moi lui emboîtons le pas, Loïc me faisant signe de passer devant.

Le serveur nous conduit à une petite table isolée au fond du restaurant. La décoration très épurée des lieux fait croire que l'espace est gigantesque alors que j'ai dû mal à me faufiler derrière la chaise. Je pose mon manteau sur le dossier lorsque je vois les mains de Loïc se posaient dessus qui tirent la chaise en arrière. Je commence à m'asseoir quand il rabat la chaise vers la table.

Quel garçon galant. Je crois qu'une telle attitude pourrait faire fondre n'importe quelle fille. Mais avec ce que le peu que je sais sur lui, ça ne me fait aucun effet.

Un petit peu quand même me chuchote ma conscience.

Loïc s'assoie en face de moi. Je regarde mon assiette vide pour éviter son regard.

Il pose sa main sur la mienne. Je la retire immédiatement au contact de sa peau.

- Quelque chose ne va pas ? Me demande-t-il

- Non tout va très bien. Merde je crois qu'il a deviné que je n'étais vraiment pas à l'aise à côté de lui. Je crois qu'il tente de me rassurer. Tout ça l'amuse peut-être ? Cela fait peut-être parti d'une mise en scène macabre dont ma mort sera le point d'orgue ?

Un serial killer, me rappelle ma conscience.

C'est à ce moment que le serveur s'avance pour nous tendre les menus.

- Vous prendrez un apéritif messieurs, dames ?

Loïc agite la tête vers moi avec un air interrogateur.

- Un Perrier, je réponds.

- La même chose s'il vous plait, ajoute Loïc.

- Très bien, finit par conclure le serveur.

Un Perrier ? Il prend soin de sa ligne ou a-t-il décidé de me déstabiliser encore plus ?

- Leur menu est très varié ici, prend ce qu'il te ferrait plaisir, c'est moi qui invite. Je dois me faire pardonner, insiste-t-il.

- Je ne suis pas du genre gourmande. Je dois faire attention à ce que je mange avec le sport.

- Tu fais du sport, s'exclame-t-il.

- Oui de la danse de salon depuis plus cinq ans.

- Intéressant, ce n'est pas banal pour une fille de ton âge. Tu as un partenaire ?

- Oui depuis que j'ai commencé.

Il va peut-être croire qu'il s'agit de mon petit copain et qu'il fera tout pour me retrouver si je disparais de la surface de la planète. Même si je ne doute pas une seconde que Thomas ferait de même.

Loïc semble dessus.

- Est-ce uniquement un loisir pour vous ?

- Principalement, mais notre prof nous inscrit chaque année dans une compétition. Elle a espoir qu'on arrive au niveau national.

Arrête de lui raconter tout ça Claire, tu ne sais pas ce qu'il va en faire.

Je ne sais pas pourquoi, bien qu'il me file toujours la trouille, j'ai envie de lui parler.

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